L’histoire du

Cor des Alpes

en images

Le Musée de la culture populaire suisse s’est ouvert en 1991 à la Grenette de Berthoud (Burgdorf BE). Une grande partie de la thématique était dédiée aux traditions musicales. En ce qui concerne le cor des Alpes - la star des instruments de musique populaire de Suisse - il n’existe que peu de documents pour en témoigner historiquement et ils sont très disséminés. Il était impossible de les réunir, et même si on avait pu le faire, leur présentation sous vitrines sécurisées n’aurait pas été d’un grand attrait dans cet ensemble muséal très riche en animations interactives.
J’ai donc été chargé de créer une fresque présentant des fac-similés de ces documents historiques dans une ambiance évoquant le cadre alpestre dans lequel évolue le cor des Alpes. Pour souligner le caractère pastoral, j’ai traité les images de fond à la manière des poyas fribourgeoises, une forme de peinture paysanne sur panneaux de bois.

La fresque est constituée de 7 panneaux de 105 x 90 cm en peinture acrylique. Certains fac-similés (typographies, partitions musicales) ont été réalisés en sérigraphie. Cliquer à droite ou à gauche pour faire défiler les panneaux ci-dessous. Des légendes explicatives sont à consulter plus bas dans la page.

Cliquer à gauche ou à droite pour faire défiler les panneaux

 
 

Légendes

Le panorama représente des éléments et des copies de documents qui relatent l’histoire du cor des Alpes. Voici les sources :


1. Le Pilate, d’après une lithographie de G. Hofmann.
2. Autrefois les bergers avaient peur des monstres qui peuplaient les montagnes.
3. Dans les régions catholiques les bergers combattaient leurs angoisses par la prière du soir.
4. Berger avec cor des alpes (?), mosaïque romaine, Orbe, 2e siècle.
5. Vitrail bernois. La plus ancienne représentation d’un joueur de cor des alpes.
6. La mélodie du ranz des vaches appenzellois, utilisée pour appeler le troupeau fut publiée pour la première fois en 1545 par Georg Rhaw.
7. Portrait de Conrad Gessner, d’après Tobias Stimmer, 1564.
8. En 1555, dans De raris.... herbis, Conrad Gessner décrivit le cor des alpes au Pilate : Nous restâmes dans la cabane la plus haute et souflâmes dans un cor des alpes. Celui-ci mesure à peu près onze pieds de long (330cm), et est composé de deux pièces de bois courbes et évidées, ligaturées ensemble au moyen de rameaux de saule.


1. Musicien mendiant, d’après une lithographie non datée.
2. Un don de deux batz à un Valaisan avec son cor des Alpes fut inscrit en 1527 dans les livres de comptes du monastère St.Urban LU.
3. Un cor des Alpes droit fut décrit en 1619 par Michael Praetorius dans son répertoire d’instruments de musique Syntagma musicum. Il le connaissait par les bergers suisses qui en jouaient dans les villes allemandes pour mendier leur nourriture.
4. L’Alpsegen (la prière des Alpes) fut mentionné pour la première fois en 1565 par le chroniqueur lucernois Renwart Cysat.
5. Vers 1600, Daniel Lindtmayer de Schaffhouse illustra la fabrication du fromage, de la traite au transport des meules.


Scène pastorale gruyérienne, transposée au XVIIe siècle, selon une lithographie de Bacler d’Albe, d’après G.Engelmann.


1. Le mal du pays dont souffraient les mercenaires suisses fut décrit en 1710 par Johannes Zwinger dans son ouvrage De Nostalgia.
2. à 4. En 1768, dans son Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau décrit l’effet du Ranz des vaches et en donne la notation suivante : Le célèbre rans des vaches … si chéri des Suisses qu’il fut défendu sous peine de mort de le jouer dans leurs troupes, parce qu’il faisoit fondre en lames, déserter ou mourir qui l’entendoient …
5. Mercenaire suisse souffrant du mal du pays.
6. Le vainqueur du concours de cor des Alpes à Interlaken en 1805, d’après G.Lory l’Aîné.
7. Démonstration du lancer de la pierre et de la lutte à la culotte lors de la première fête d’Unspunnen près d’Interlaken BE.
8. Les vainqueurs reçurent des médailles lors des deux fêtes d’Unspunnen au XIXe siècle.
9. Les collections de Ranz des vaches furent éditées en 1805, 1812, 1818 et 1826.


1. à 3. Le 12 septembre 1868, le compositeur Johannes Brahms (d’après une photo de C.Jagemannm 1866/67) nota un air de cor des Alpes et l’envoya à la pianiste Clara Schumann (d’après un portrait de E. Bendemann).
4. En 1835, Franz Liszt composa cet air pour piano en s’inspirant du Ranz des chèvres de Ferdinand Fürchtegott Huber.
5. Cet air de cor des Alpes apparut en 1876 dans la première symphonie op. 68 de Johannes Brahms et fut connu mondialement.
6. En 1818 parut la première chanson yodlée Der Ustig wott cho (Le printemps vient), de Gottlieb Jakob Kuhn et de Ferdinand Fürchtegott Huber.
7. Le cortège de la Fête des Vignerons de 1833, d’après Christian Steinlen.
8. Démonstration de yodel pour un touriste, d’après G.Lory l’Aîné, 1826.


1. Panorama du Rigi, d’après une photo de W.P. Burkhardt.
2. Lever du soleil sur le Rigi au son du cor des Alpes, vers 1880.
3. Joueur de Büchel, Suisse centrale, d’après une photo.
4. Au pied des chutes du Giessbach, la famille de Hans Kehrli interprétant des chansons populaires pour des touristes, d’après des gravures de S.Birmann et de E.Geissler, 1820.
5. D’après une affiche d’Emile Cardinaux, 1908.
6. Des airs de cor des Alpes furent notés vers 1850 par Heinrich Szadrowsky.
7. Dans A Tramp abroad Rigi (le voyage au Rigi), Mark Twain décrit des yodleurs auxquels il commença par donner de l’argent afin qu’ils chantent, et qu’il finit par payer pour qu’ils se taisent.
8. Ernst Heim Das Alphorn extrait tiré de la Neue Alpenpost, 1880.


1. Les bergers d’aujourd’hui (1991 !) écoutent leur musique favorite sur leur poste à transistors.
2. En Suisse, le lancer du drapeau est pratiqué au son du cor des Alpes ou du Büchel.
3. Le cor des Alpes est joué en trio depuis 1826.
4. Jusque dans les années 1930, les bergers de l’Oberland grison employèrent la tiba, un cor des Alpes en fer blanc.
5. En 1975, Paul Duff décrivit la tradition de la tiba dans un poème en romanche sursylvain : Tiba, tibia dai sinzur.
6. À partir de 1971, avec le Concerto pour cor des Alpes et orchestre de Jean Daetwyler, le cor des Alpes fut utilisé comme instrument de concert.
7. Avec Swiss Lady de Pepe Lienhard, le cor des Alpes trouva, en 1976 le chemin de la scène rock, pop et jazz en Suisse.
8. Jour après jour, dans la presse, l’histoire du cor des Alpes continue …


Musicologie : Dr Brigitte Bachmann-Geiser. Commission scientifique présidée par Ernst Lichtenhahn.
Le musée n’ayant pas atteint ses objectifs, il a malheureusement été fermé en 2005. Les collections se trouvent actuellement au Musée de plein air du Ballenberg où beaucoup d’objets sont exposés.



Vous êtes à la page Cor des Alpes
de la rubrique Illustration  (fin de la rubrique)


Copyright pour les images de cette page:
Licence Creative Commons
Licence Creative Commons: Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification - 3.0 Suisse.
> En savoir plus...
Top